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Maitre Fendard vient plaider en Charente

par Thierry CORDEBŒUF, publié le

Fred Tousch, le comédien de l’absurde, est « Maître Fendard » ce vendredi  2 février à Mons, avec La Palène. Une plaidoirie cocasse co-écrite et mise en scène par François Rollin. Quand l’Utopitre donne de la voix…

Les plus anciens de nos lecteurs se souviennent des Béruriers noirs, le délirant groupe punk-rock des années 80. C’est au sein de cette tonitruante troupe qu’est apparu Fred Tousch, avant de s’infiltrer dans le fameux cirque Archaos, puis de prendre la route, avec divers compagnons pour arpenter les villages avec ses spectacles surréalistes, sa gouaille et sa poésie. On retrouve cet Utopitre, comme le surnomme Le Monde, ce vendredi 2 février dans la robe de « Maître Fendard » à la salle des fêtes de Mons, invité de La Palène.

Ce drôle d’avocat drôle vient narrer sa plus belle affaire: la disparition d’un château de sable ! Une plaidoirie cocasse coécrite par un maître de la loufoquerie, François Rollin, qui signe également la mise en scène.

Drôle de parcours que celui de notre avocat déjanté, qui a ouvert la Guitoune à Teuteu, tenu son cabaret philosophique ambulant avec Jackie Berroyer, chanté avec Pierre-Claude, traîné avec le conteur Yannick Jaulin, et qui chronique désormais dans l’émission de radio de son copain Edouard Baer. Le comédien l’avait déjà entraîné dans le mémorable Grand Mezze du théâtre du Rond-Point en 2003. C’est dans cet espace du rire intelligent que le poète-philosophe rencontre d’ailleurs Rollin, autre jongleur des mots, cofondateur des Guignols et de la série Palace. Une longue collaboration s’engage entre deux artistes à l’imagination rigolarde.

Désormais à la tête de sa propre compagnie baptisée Le Nom du Titre, qui vise « à plonger le simple quidam dans un bain d’innocence ludique », Fred le touche-à-tout, inventeur des Enchoufflichures de la Roche Jagu et des Rendez-Vous de la Cervelle de Rouen, est donc Me Fendard ce vendredi dans le Rouillacais, épaulé par Ménardeau, son fidèle greffier musicien, interprété par le facétieux Laurent Mollat.

 

Vous êtes dans la case « humour absurde », ça vous va ? Ou préférez-vous  Utopitre , comme vous qualifie  Le Monde ?

Fred Tousch. Oui, ça me va bien très bien, même si à travers l’absurde, j’essaie de dire des choses vraies. Ce n’est pas du décalé pour du décalé et c’est ce que les gens apprécient. Faire des gags, des jeux de mots, je ne sais pas faire, il me faut un peu de consistant derrière, du sens. Sinon, je suis mauvais. Utopitre, ça me va aussi, je suis un grand rêveur qui fait du rire une philosophie, une sorte de poète philosophe de l’absurde. Au-delà de l’articulation des zygomatiques, c’est un défi de vie autour de la rigolade. Prendre les choses avec distance, ça fatigue moins.

 

Vous voilà donc avocat : le saltimbanque que vous êtes a raté sa vocation ?

Etre avocat, finalement, ça m’aurait bien plu. On défend une cause, on défend quelqu’un. L’avocat permet de donner une autre vision que celle de la punition, il cherche à comprendre ce qui s’est passé, ce qui peut conduire au crime, comment une société peut en arriver là. Ce qu’il fait, c’est aussi un moyen de lutter contre le mal. Ça fait cinq ans que je tourne «Maître Fendard» mais ce n’est pas fatiguant car j’ai l’impression de dire quelque chose, d’être utile. C’est drôle mais pas superficiel, il y a de l’argument.

 

Vous êtes-vous inspiré d’un avocat réel ?

Non, pas particulièrement. Il se trouve que je suis plutôt bon orateur. J’avais interprété de nombreux personnages grands parleurs, un prédicateur, un conteur, un philosophe, bien d’autres. Celui d’avocat manquait. Bon, je suis un avocat un peu barré, heureusement que j’ai mon greffier, mon faire-valoir. Avec Laurent Mollat, on est un peu Don Quichotte et Sancho Panza.

 

Dans « Maître Fendard », on retrouve la patte de François Rollin. La famille ?

On a co-écrit le texte ensemble. Il fait partie des gens qui m’ont donné envie de faire ce métier. La première fois que je l’ai vu, c’était avec Tchouk Tchouk Nougâh. J’avais 17 ans et je me suis dit: « Ah oui? On peut faire des trucs comme ça sur scène? Je veux le faire ». Je l’ai rencontré plus tard, en 2003, avec Edouard Baer.

 

Et vous le retrouvez aussi à la radio…

Oui Edouard Baer nous fait chroniquer tous les deux dans son émission Plus près de toi sur Radio Nova(1). C’est tout frais, je viens de démarrer. C’est une autre manière de faire le métier, un véritable espace de liberté et de folie comme on en a peu. J’adore.

 

Vendredi, vous plaidez à Mons, un petit village charentais.

D’abord je suis très heureux de revenir à Rouillac, où j’ai fait ma toute première création en 1998, avec Joël Breton. J’étais dans une grande période de doute, et j’ai monté Oui, je suis poëte, un spectacle que je tourne toujours vingt ans après. On me le demande encore. Jouer dans les villages, vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que c’est. Des bénévoles vous accueillent, vous font à manger, manifestent un grand intérêt pour vous. Le mot « salle des fêtes » prend tout son sens…

 

Maître Fendard vendredi 2 février à 20h30 à la salle des fêtes de Mons (avec La Palène). Tarifs: de 6 à 15€. Tél: 05.45.96.80.38

 

(1) Chaque lundi de 7 heures à 9 heures sur Radio Nova.